Le matin du 27 juin, le jeune Nahel a perdu la vie lors d’un contrôle de police à Nanterre. Nos pensées vont à sa famille et à ses proches en cette période de profonde douleur.
Suite à cet événement tragique, plusieurs interprétations ont émergé, parfois en décalage avec les images diffusées sur les réseaux sociaux. Ce drame soulève une question cruciale : comment un refus d’obtempérer peut-il mener à une issue aussi tragique ?
En 2022, 13 personnes ont perdu la vie dans des circonstances similaires suite à des contrôles routiers. Le processus d’enquête et l’accès à la vérité peuvent, dans certains cas, être longs et difficiles, laissant les familles dans l’attente de justice. Des préoccupations existent quant à l’utilisation des armes à feu, notamment depuis la loi de 2017 qui en a élargi l’usage par les forces de l’ordre.
Nous affirmons avec force que la perte d’une vie humaine lors d’un refus d’obtempérer ne devrait pas être une conséquence acceptable. Ce délit routier est passible de sanctions légales, mais celles-ci ne devraient jamais inclure un recours disproportionné à la violence. Il est essentiel que les forces de l’ordre disposent de moyens appropriés, tant en termes de matériel que de formation, afin d’éviter de telles situations tragiques.
Les hommes et femmes qui s’engagent dans les forces de l’ordre ont une lourde responsabilité, puisqu’ils sont détenteurs de la force publique. Cette mission exige d’eux un haut degré de professionnalisme et de discernement. Il est donc légitime d’attendre des responsables politiques qu’ils veillent au strict respect des exigences éthiques et légales au sein de ces institutions.
Nous sommes également préoccupés par la présence de comportements discriminatoires au sein de certaines unités des forces de l’ordre. Des propos inacceptables, comme ceux rapportés après la mort de Nahel, entachent la confiance que les citoyens doivent pouvoir avoir en leurs institutions. Tout comportement contraire aux valeurs républicaines mérite une réponse immédiate et ferme.
Les événements récents ont suscité des manifestations dans plusieurs quartiers populaires. Si la douleur et la colère sont compréhensibles face à cette situation, il est important que la réponse collective se concentre sur des actions constructives et pacifiques, permettant de faire évoluer le cadre dans lequel ces drames se produisent.
Nous réitérons notre appel à une réforme profonde de la police et des enquêtes internes, avec la création d’un organe indépendant en charge de ces investigations. Il est également primordial de promouvoir une culture de la paix et de la justice, à travers une police de proximité mieux formée et des politiques publiques qui répondent aux besoins de tous les citoyens, qu’ils habitent en ville ou dans des zones rurales.
Pour restaurer la confiance entre les forces de l’ordre et les citoyens, nous appelons à des actions concrètes contre les discriminations, à une amélioration des services publics et à une plus grande transparence dans les contrôles d’identité. C’est par une action commune, tournée vers l’inclusion et le respect des droits de chacun, que nous pourrons renforcer les valeurs de notre République.
Nous souhaitons enfin engager une réflexion collective autour de la nécessaire transformation de notre société vers une République plus sociale, juste et écologique, où chaque citoyen retrouvera sa place et sa voix.
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